
Bienvenue au Bois Banal de Fayl-Billot, capitale de la vannerie, en Haute-Marne
Fayl-Billot : « Hêtres ou pas de hêtres » sans copier Shakespeare… Fayl est dérivé du mot latin fagus le hêtre en patois foyard ou fagetum lieu planté de hêtres où le bois croît facilement. Pour le distinguer d’autres Fayl, le mot Billot fut ajouté, en latin Billotus, Billotum, parce qu’il y avait jadis à Fayl un billot, c’est-à-dire un poteau indicateur des droits de péage que le Seigneur percevait sur les étrangers, car le village était une enclave bourguignonne en terre champenoise.
Le Bois Banal, à quelques dizaines de mètres de l’école de vannerie à la place de laquelle un château s’est tenu de l’an 1000 environs pour défendre le bourg depuis cet éperon jusqu’à 1556 lorsqu’il brûla, porte son nom depuis au moins le XIVe siècle : alors que les habitants avaient la vie très dure, ils demandèrent au Seigneur une diminution des taxes. En 1365, Gauthier-de Châtillon, par une charte datée du mardi après la chandeleur, consentit, sur la demande des habitants à fournir désormais le bois nécessaire pour chauffer les fours … banaux. Par cette même charte, Gauthier accorda à ses sujets, pour en jouir à perpétuité, la permission de couper, sans payer aucune amende, le mort-bois, c’est-à-dire comme il l’expliqua lui-même, toute espèce de bois, sauf le hêtre, le chêne, le pommier et le poirier, qu’on appelait les quatre-fontes. Ce droit d’usage s’étendait à toutes les forêts seigneuriales du territoire : il n’y avait d’exception que pour … le Bois banal, désigné à cette époque sous le nom patois de Bot bannaul.
En 1765, 1778 (dates gravées sur la pierre) et années suivantes jusqu’à la fin de ce siècle, des grottes uniques furent taillées par l’homme directement dans le banc de roches géologiques place le long d’un chemin devenu ≪ promenade romantique ≫. La réalisation de la plupart de ces grottes fut facilitée par la présence d’un réseau naturel de fractures offrant le grès utilisé par l’homme dans la plupart des constructions locales civiles, militaires ou religieuses de toute la contrée.
En 1814, les guerres de la Révolution et de l’Empire ayant entraîné des années sombres pour la population avec du chômage et le commerce vivant au ralenti, la municipalité ouvrit alors une première fois un « atelier de charité » pour occuper la main d’œuvre occasionnelle à réparer les chemins communaux dont ceux … du Bois Banal.
En 1848, cet « atelier de charité » fut à nouveau activé durant des mois difficiles liés aux troubles internes secouant la France et les grands sentiers du bois banal furent alors aménagés
En 1979, des tilleuls furent plantés le long d’une belle allée. Et un arboretum fut réalisé en 1989.
En 1991 un parcours de santé fut créé par les Brigades vertes locales sous l’impulsion gouvernementale et communale. Assez utilisé, il s’est néanmoins détérioré par manque d’entretien.
Différentes tempêtes et des coupes d’arbres ont marqué la physionomie de ce lieu emblématique pour tous les amoureux de la forêt, de la nature et chercheurs de sens…

l’ancienne auberge de jeunesse, une idée des 3B d’ un accueil ouvert
En 2022, la municipalité a souhaité réhabiliter ce site unique où même des voyageurs empruntant l’ancienne route impériale de Paris à Mulhouse se détournent à la belle saison pour prendre leur repas tiré du sac au bord de la baignade… Un ensemble de jeux pour les enfants, des bancs, des tables de pique-nique, en lisière « en haut » du Bois Banal vers les écoles et en lisère « en bas » contre l’étang font partie de cet effort attestant d’un retour à la Nature et d’un intérêt renouvelé pour son Patrimoine. Plus de trois cents mètres de haies plantées ainsi que quelques arbres pour reconstituer des alignements le long de la promenade romantique concrétisent aussi ce regain d’intérêt. Les écoles ont également adhéré à « la forêt fait école ». C’est ainsi que l’histoire du bois Banal cher aux cœurs des habitants et des passants continue de s’écrire. L’association récente « Les Bénévoles du Bois banal » atteste également de ce désir d’inscrire cet amour de la forêt dans la durée, tant il est vrai que nous empruntons la Nature à nos successeurs… Sachons donc en prendre soin pour l’amour du prochain, ce qui devrait être assez banal !